Quatre ans après leur lancement, le bilan des Abenomics est mitigé. Les premiers effets encourageants du choc de confiance observés en 2013 et de la dépréciation du yen se sont dissipés. La politique monétaire a favorisé la sortie de déflation, mais l’évolution du crédit demeure atone et des effets massifs sur la réallocation des portefeuilles financiers tardent à se manifester. Au-delà d’un soutien à court terme, le maintien d’une politique budgétaire accommodante entre en contradiction avec les objectifs de consolidation et certaines réformes structurelles tardent à être mises en place ou sont encore à l’étude.
À plus long terme, l’enjeu majeur des Abenomics est la mise en place effective des réformes (productivité, population active) indispensables pour corriger les fragilités structurelles de l’économie japonaise. Les effets attendus de ces réformes à long terme et la poursuite des efforts de consolidation budgétaire à moyen terme permettraient également de limiter les effets d’une hausse des taux d’intérêt, même si les inquiétudes sur la soutenabilité de la dette publique restent limitées à ce stade car elle est détenue en majeur partie par les résidents.
Au final, la difficulté du Japon à sortir durablement de la déflation incite les économies développées à tirer les leçons de l’expérience japonaise pour mieux calibrer les réponses de la politique économique à l’évolution peu dynamique des prix et de l’activité. Il parait ainsi utile de prévenir le risque d’entrée en déflation pour éviter un « désancrage » des anticipations. Par ailleurs, le possible effet déflationniste du vieillissement de la population encourage la mise en place de réformes contrant le déclin de la population active pour limiter cet effet.
Source : http://www.tresor.economie.gouv.fr/File/429905
Voir aussi : https://atradius.fr/rapports/rapport-pays-japon.html?utm_source=Twitter&utm_medium=smm&utm_campaign=CR_2016_ASIA_Japan