Le parlement grec a adopté, le 16 juillet dernier, une première série de réformes exigées en contrepartie du déblocage d’un prêt d’urgence de 7,16 milliards d’euros par l’Union européenne, dans le cadre du troisième plan de sauvetage de la Grèce, conclu dans la nuit du 12 au 13 juillet lors du sommet de la zone euro.
Certaines de ces réformes impactent directement les flux commerciaux avec le marché grec:
– Hausse de la TVA: le taux normal de TVA est passée le 20 juillet de 13 % à 23 % avec un taux intermédiaire de 13% qui s’applique à l’eau, à l’énergie et aux produits alimentaires « de base », essentiellement des produits frais dont l’huile d’Olive dont la Grèce est le 3ème producteur mondial.
– Assouplissement des restrictions bancaires: les banques viennent de rouvrir leurs guichets le 20 juillet mais, malgré ces assouplissements, les contrôles sont maintenus et la Bourse d’Athènes reste quant à elle toujours fermée. A noter que pour les transactions par virement, celles de l’étranger vers les banques grecques s’effectuent normalement alors que les virements interbancaires domestiques restent sous contrôle et soumis à des mesures de restriction, de même que les transactions bancaires depuis la Grèce vers l’étranger.
D’autres réformes sont actées ou en cours qui vont également impacter les flux import-export avec la Grèce: réforme du marché intérieur (impact sur le secteur du retail avec les ouvertures le dimanche et la prolongation des soldes en magasin) ainsi qu’un vaste programme de privatisation (impact important sur le secteur du transport notamment).
On peut s’interroger sur l’impact concret de la situation grecque sur le volume des affaires des entreprises françaises en Grèce. Il faut savoir que la Grèce reste un partenaire commercial secondaire, même si elle est l’une des rares destinations où la France dégage encore un net excédent commercial. Athènes ne pointe qu’au 38e rang des clients de la France, soit à peine 0,5 % des exportations françaises. Les entreprises tricolores y ont exporté 2,1 milliards d’euros l’an dernier, d’après les derniers chiffres des Douanes. Ce qui est très faible comparativement à des partenaires de premier ordre comme l’Allemagne et l’Espagne par exemple. L’an dernier, les ventes françaises ont reculé de 6,8 %, malgré les efforts de l’Etat pour encourager les entreprises à continuer à exporter avec la mise en place d’un dispositif d’assurance-crédit spécifique (plus d’infos sur: http://www.coface.fr/Garanties-publiques/Securiser-la-realisation-et-le-paiement-du-contrat-export/Dispositif-GP-Grece). Beaucoup de sociétés françaises ayant fait des investissements directs en Grèce se sont désengagées au fur et à mesure de la crise hellénique. La Coface donne un C à l’évolution du risque pays, mais attribue un rating A3 au risque d’évolution de l’environnement des affaires (cf: http://www.coface.fr/Etudes-economiques-et-risque-pays/Tableau-comparatif-des-evaluations-des-pays/(geo)/101).