L’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM) vient de publier une étude sur l’impact de la politique économique de Donald Trump sur le commerce international.
La politique étrangère américaine serait liée au commerce international comme jamais auparavant. Pour M. Trump, les relations internationales semblent être une série de négociations bilatérales de laquelle les États-Unis doivent sortir vainqueurs. Les partenaires doivent céder davantage qu’ils n’obtiennent. C’est là que la puissance militaire peut être utilisée pour obtenir des concessions commerciales. Le Président désigné semble accorder bien peu d’importance à la stabilité politique mondiale.
Le Président Américain dispose de vastes pouvoirs en matière de commerce international. Il peut agir unilatéralement dans plusieurs cas de figure ce qui lui permettra d’agir rapidement au lendemain de son discours d’investiture. Un des premiers gestes que posera Donald Trump sera de notifier aux autres parties au TPP que les États-Unis ne ratifieront pas l’accord. La méfiance de Trump à l’égard du multilatéralisme s’exprimera pleinement ici, alors qu’il donnera le mandat aux négociateurs américains de négocier des accords bilatéraux. La mort du TPP laissera toute la place à la Chine pour étendre son influence sur l’Asie, déjà croissante alors que les alliés des États-Unis commenceront à douter de leur engagement pour assurer leur sécurité de la région. Les Américains tenteront de négocier des accords commerciaux avec les pays asiatiques qui bénéficient de leur protection militaire. Ces accords provoqueront d’énormes tensions sociales dans ces États, alors que les industries sacrifiées manifesteront leur fermement leur désaccord.
Le Président Trump devrait ensuite aviser le Mexique et le Canada qu’il souhaite renégocier l’ALÉNA. Il devra faire face à l’opposition de plusieurs entrepreneurs américains, mais les tarifs douaniers ne devraient pas trop ressentir les contrecoups de cette décision, les accords de l’OMC jouant leur rôle de les garder à un très bas niveau. D’autant que la cible est surtout le Mexique, M. Trump pourrait même laisser en vigueur l’accord de libre-échange entre les ÉtatsUnis et le Canada, qui a précédé la conclusion de l’ALÉNA, et qui est toujours opérationnel. Il en est de même pour les négociations du Partenariat transatlantique (TTIP) et du Trade in service agreement (TISA) qui devraient être remisés pour une période indéterminée.
La façon de mettre fin aux accords commerciaux ou aux négociations est assez simple. Il n’en est rien pour l’une de ses principales promesses, mettre fin à la délocalisation de la production des entreprises américaines, particulièrement en Chine et au Mexique. 3 principales mesures peuvent être prises en ce sens :
- La première consiste à l’imposition de tarifs douaniers généraux pour le Mexique et la Chine. M. Trump a indiqué durant la campagne qu’il souhaitait imposer des tarifs de 35 % sur les produits mexicains et de 45 % sur les produits chinois.
- La seconde mesure verrait l’imposition de tarifs spécifiques à l’égard de certains produits fabriqués par des entreprises qui ont délocalisé leur production.
- La troisième viserait l’adoption de mesures fiscales et de subventions aux entreprises qui produisent aux États-Unis. Ces nouveaux tarifs n’iront pas sans mesures de représailles de la part des partenaires commerciaux, mais l’impact sur les économies sera beaucoup plus limité. Ils seront assortis d’une série de mesures incitatives pour les entreprises à continuer ou rapatrier leur production aux Etats-Unis.
De son côté, la Coface a twitté sur l’impact sur l’économie mondiale : perte d’1,5 points de PIB après un an.
Voir aussi : http://www.lemoci.com/actualites/pays-marches/etats-unis-negociations-ttip-ce-quil-faut-savoir-apres-les-elections-americaines/