Malgré les divisions, le Royaume-Uni a choisi ; 51,9% des électeurs britanniques ont voté la sortie de l’Union européenne à la suite du référendum du 23 juin 2016. Un vote qui aura d’importantes conséquences économiques, aussi bien à court-terme qu’ à long-terme.
Les marchés ont rapidement répercuté l’incertitude sur les prix ; le choc sur les marchés de capitaux de de change (la livre devrait perdre au moins 10% cette année) ont affecté la consommation privée et l’investissement au T3 et au T4. La forte dépréciation de la Livre Sterling (-17% par rapport à l’euro depuis le référendum) a cependant eu un impact positif sur la consommation des touristes, notamment dans le secteur de la mode et des biens personnes de consommation.
Sur le long-terme, l’activité économique sera profondément marquée par le Brexit. Une série d’indicateurs (parmi lesquels la croissance du PIB, les exportations et les investissements étrangers) afficheront une baisse en raison, notamment, du climat d’incertitude qui pèse sur l’issue des négociations avec l’Union européenne. Les chiffres d’affaires et les marges des entreprises reflèteront également la nouvelle réalité, tout comme les chiffres des défaillances, en hausse de 1.500 à 1.700 faillites entre 2017 et 2019.
La sortie officielle aura probablement lieu début 2019 mais un allongement du délai de deux ans associé à la procédure européenne n’est pas exclu. En cas de sortie en douceur, facilitée par un accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, la croissance réelle du PIB britannique pourrait baisser de 2,8 points entre 2017 et 2019. En l’absence d’un tel accord, la chute pourrait atteindre 4,3 points de croissance.
Quelles conséquences pour les exportateurs français ?
Par ailleurs, le Brexit aura des conséquences non-négligeables pour les entreprises françaises. Avant le référendum, le Royaume-Uni se positionnait comme la deuxième destination à l’export pour la France en 2017, avec une croissance des exportations estimée à +6,1 milliards d’euros. Mais le Brexit a redistribué les cartes. Avec la sévère dépréciation de la livre sterling, qui devrait engendrer une contraction des importations britanniques, les exportations françaises vers le Royaume-Uni ne devraient croître finalement que de +0,5 milliards d’euros en 2017. Soit un large manque à gagner de +5,6 milliards d’euros pour les entreprises françaises.
Euler Hermes a présenté en juillet sa dernière étude « Royaume-Uni : le contrecoup du Brexit, une volatilité à long terme » (en anglais), dans laquelle sont établies diverses prévisions économiques pour les années 2016 et 2017.
– L’investissement reculera en 2017 (-1,1%), victime du climat d’incertitude prolongée qui entoure les modalités de sortie du Royaume-Uni de l’UE.
– La consommation des ménages devrait quant à elle ralentir significativement (+1,6%), handicapée par une livre sterling qui s’affaiblit face à l’euro et au dollar, et par la hausse de l’inflation.
– La croissance économique britannique n’excédera pas +1% en 2017.
– Pour la première fois depuis 2012, le nombre de défaillances d’entreprises devrait croître au Royaume-Uni en 2016 (+1%) et en 2017 (+4%). Cette hausse est-elle imputable au Brexit ?
– Le prochain défi britannique sera de trouver un terrain d’entente avec l’UE quant à la signature d’un accord de libre-échange. Un tel accord réduirait-il de manière significative les conséquences négatives du Brexit ?
Sources : http://www.eulerhermes.fr/mediacenter/actualites/Pages/brexit-consequences-economiques.aspx
http://www.eulerhermes.fr/mediacenter/actualites/Pages/contrecoup-brexit-royaume-uni.aspx
http://www.eulerhermes.fr/mediacenter/actualites/Pages/impact-brexit-exportateurs-francais.aspx
Voir aussi : http://www.lemoci.com/actualites/pays-marches/dossier-special-royaume-uni-ue-retour-sur-lapres-brexit/